La délicatesse

adolescence

"Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l'adolescence sans heurt, respectant les passages piétons. "

moquette, sensualité

"A cause de la moquette, on n'entendait pas le bruit de ses talons aiguilles. La moquette, c'est le meurtre de la sensualité. Mais qui avait bien pu inventer la moquette ? "

destin

« Il faudrait penser à tous ces destins qui échouent sur les rivages de leur possibilité. »

couloir

" Il pensa qu'il y avait quelque chose de pire que d'être rejeté par une femme que l'on aime: devoir la croiser tous les jours. Se retrouver à tout instant près d'elle, dans un couloir. Il ne pensa pas au couloir par hasard. Elle était belle dans les bureaux mais il avait toujours pensé que son érotisme se déployait avec davantage de force dans les couloirs. Oui dans son esprit c'était une femme de couloir. Et maintenant, il venait de comprendre qu'au bout du couloir il lui fallait faire demi-tour."

douleur

" elle n'arrivait toujours pas à vivre l'instant présent. La douleur, c'est peut être ça: une façon permanente d'être déraciné de l'immédiat.

salon, vivre

" il ouvrit la porte de son appartement et trouva son salon bien trop petit par rapport à son envie de vivre."

solitude, mort

"Personne n'entend ceux qui disent vouloir être seuls. La volonté de solitude, c'est forcément une pulsion morbide."

guerre, collaboration

"Elle se sentait tendue, gênée par l'agitation qui les entourait. C'était peut-être une lubie, mais elle y voyait comme des vestiges du temps de la collaboration. En observant certaines réactions, elle se disait : "S'il y avait une nouvelle guerre, tout serait exactement pareil". Son sentiment était  peut-être exagéré, mais la vitesse de la rumeur alliée à une certaine malveillance, tout cela lui inspirait un dégoût qui faisait écho à cette période trouble."

bonheur, malheur

"Personne ne pouvait imaginer qu'il lui arrivait d'avoir peur de ce bonheur, peur qu'il puisse contenir la menace du malheur"