Je pense à autre chose

désamour

"Nous sommes là, toi et moi , en train de regarder des choses misérables, sans nous adresser la moindre parole, oubliant même la présence  de l'autre.  Si une caméra filmait le vide de nos regards et l'ennui de nos visages, si nous étions ensuite confrontés à notre image sur l'écran, je crois que nous baisserions les yeux de honte et de peur. Oui, nous aurions peur de voir ce que nous sommes devenus."

âge, bonheur

"Nous n’avions plus l’âge de remettre sans cesse notre bonheur à plus tard."

mémoire, esprit, gymnastique

" J'ai été surpris que de tels épisodes datant d'une vingtaine d'années fussent encore, et jusque dans les moindres détails, aussi présents dans mon esprit. J'espère pouvoir faire preuve de la même précision et d'une semblable sincérité jusqu'au terme de ma chronologie. Mais je crains qu'il en aille de la mémoire comme de la presbytie : plus les souvenirs sont proches, moins on les distingue clairement. Le recul.Il faudrait toujours vivre avec du recul, reprendre les choses là où on les a laissées une décade auparavant." 

" Je vais vous remettre au tableau des perfusions et vous demander de faire un peu plus d'exercice physique. de fréquenter plus souvent notre salle de sport. Astreignez-vous à l'un de nos programmes. cela vous fera le plus grand bien. Me voilà à pied d'oeuvre. De retour dans mon passé. Tsarian ignore tout de la gymnastique mentale que je m'inflige. L'autre, celle qui met les tendons à contribution, n'est rien enregard des efforts que je demande à mon esprit."

fierté

"Pour la deuxième fois, une femme m’offrait un cabriolet. Cette pensée fugace me remplit d’une fierté imbécile, désespérément masculine. "

vérité

"Je voudrais me laisser aller, ne plus avoir peur, ne plus me préoccuper du jugement des autres. Je voudrais me débarrasser de toute pudeur, de toute réserve, et faire une chose que l'on ne peut espérer raisonnablement accomplir qu'une seule fois durant son existence : dire la vérité. "

déprime

" je ne suis plus qu'un homme sec, dans son désert intérieur."

mort

" Après le départ de son mari, Edith me répéta souvent cette phrase : " Le jour où ton père est mort fut un jour normal pour les autres gens." Elle semblait à la fois déplorer ce fait et en tirer une leçon sur la vanité de nos vies particulières."

 temps, avion, voyage

"  Il n'y a jamais eu, pour moi, de plus grand bonheur que de prendre l'avion avec la femme que j'aime. je garde encore le souvenir intact des périples effectués en long -courrier avec anna. La distance parcourue ajoutée à la magie du décalage horaire, lorsqu'on circulait d'est en ouest, me donnait le sentiment irréel de voler du temps au temps, de chaparder des miettes supplémentaires de vie."