Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Les  citations sérieuses du docteur Chabry
Archives
12 septembre 2014

L'enfant halluciné

31fe9-3rZdL__SL160_

vie, chemise

«  si la vie était une chose propre on pourrait en changer comme de chemise, mais non, on garde la même sur sa peau pendant toute son existence »

" La vie tournait ses pages toutes froissées. Certaines étaient collées ensemble. On ne les vivait pas celles-là...."

larmes

«  Les larmes disent la bonne santé de ceux qui ont du chagrin mais les mourants ne pleurent pas. »

mort

« Je sais ce qu'est la mort : un espace où la vermine des souvenirs s'est enfuie du  cadavre »

amour

« quand les femmes ne peuvent pas mourir d'amour il faut bien qu'elles en vivent »

« pour ceux qui n'aiment plus, l'amour a la voix d'une injure »

« je sais ce qu'est l'amour : la bonne soif dans la traversée du désert, l'amour empêche la mort de grandir, il l'empêche de nous tutoyer »

« aimer ne suffit pas, il faut se faire aimer pour guérir du mal d'amour »

« Tomber amoureux à partir d'un certain âge, c'est se casser le cou à l'intérieur d'un poulailler en voulant ramasser des œufs frais »

« aimer c'est choisir de ne pas le dire, aimer les autres c'est aussi leur être désagréable, ne pas leur faire de politesse »

« l'homme se sentit trembler en la voyant. On aime toujours dans les sables mouvants »

« c'est pas la mort qui sépare c'est l'absence d'amour »

" Il tirait ferme sur sa cigarette. J'étais sauvé. Il allait corriger mon dessin. - Pousse toi de là. Je lui laissais la place. Que ceux qui nous aiment fument en paix même si leur fumée nous pique les yeux."

" Mais pourquoi revenir au souvenir d'une femme aimée ? On ne fait que rendre bruyant le passé."

" Le peintre tenait son bouquet comme un gosse tient la ficelle du cerf-volant qui vole très haut au-dessus de sa tête. Pensait t-il s'ouvrir le ciel avec des fleurs ?" 

" Ma mère est si belle....Je vois les hommes tourner à ses côtés, ils font comme les boucles des hirondelles quand elles rasent les murs; chaque fois c'est un miracle qu'elle ne soit pas renversée."

 

peintre, couleur ,tableaux, pauvreté, homme 

" je veux être peintre..peintre parmi des milliers qui colorent allègrement comme on peut être aussi bien mort parmi des milliards de morts qui se taisent. Pas de mélancolie. Les peintres naissent et disparaissent, seule la lumière demeure comme un rêve qui ne sait rien de ceux qui l'ont trouvé si belle."

« Plus tard il corrigea mon dessin sans me dire un seul mot. Les lignes qu'il traçait sur ma feuille étaient des étoiles filantes, elles avaient une mélodieuse certitude... Tant d'amour en elles, et dans cet homme méchant tant de périls ! cette contradiction était pour moi une énigme »

" Quand on peint on n'a pas besoin de prier Dieu. C'est inutile. Les gris, le blanc, le vert, le jaune, le noir font ensemble un hymne. Les couleurs sont un chapelet, un jardin de beauté."

" Pour le plaisir de souffrir un jour on ne peut rien trouver de mieux dans sa jeunesse que de devenir peintre. Nid de guêpes au bout de la branche, le tableau qu'on a peint vous fixe sans joie sur le chevalet. Peindre n'est pas le plus difficile, il faut encore montrer sa peinture aux autres. C'est là le pire."

"Les nababs, s'ils sont nés dans la pauvreté comme Rockfeller, n'ont pas eu la sottise de débuter dans la vie en peignant des tableaux, c'est bien plus tard, ayant fait fortune, qu'ils se sont intéréssés à la peinture. D'abord du bon sens, ensuite du bon goût. Jugeote et ruses."

" On disait que ces tableaux étaient "d'époque" ce qui semblait leur donner une valeur supplémentaire. Comme si tous les tableaux n'étaient pas d'époque ! Comme si la médiocrité n'était pas de tous les temps."

" Je vis dans l'ombre un grand chevalet et je fus ébloui comme si j'avais aperçu une apparition. C'en était une. Depuis ce jour tout chevalet de peintre est devenu à mes yeux un amandier en fleur dans un champ."

" Pour elles (les deux tantes), un peintre était un homme qui passait sa vie à fair à pied le tour des hanches des femmes."

" C'était un homme décharné comme un chardon des sables, impossible de lui donner un âge....Il y avait dans son corps la fierté du pan de mur qui est resté droit après l'incendie de la maison, une extravagante volonté de s'affirmer en bonne santé dans les ruines noircies."

" La pauvreté est d'une fidélité à toute épreuve envers certaines gens, elle ne les quite pas de la vie, loin de les affaiblir elle les fortifie au point qu'elle semble mieux leur convenir que la fortune."

 

voleur

« La seule chance pour un voleur c'est d'être un jour aimé par une femme honnête qui ne sait rien de la noirceur de son âme. La présence d'une femme honnête à ses côtés peut le submerger de bonheur, faire de lui à jamais un homme vertueux »

« Mère des misères humaines épargnez les mères des voleurs ! Elles ne sont pas coupables des méfaits de leurs enfants ! Vivantes elles voudraient tomber en poussière tant elles sont malheureuses. La nuit elles cherchent la moitié de leur corps enfermé dans une prison. Chaque bandit dans sa cellule a un firmament sur sa tête c'est le cœur de sa mère qui illumine ses ténèbres. La pire solitude n'est pas celle du voleur c'est celle de sa mère. »

 

femme, art, diable, procréation

« Les femmes sont souvent étrangères à la méchante vérité que les hommes dissimulent, elles n'aiment en eux que ce qu'elles ont choisi et ne veulent rien savoir d'autre »

« Dialosse de femme (en patois femme du Diable) »

«  L'art est une fête où se cache toujours le corps d'une femme nue »

« quand un méchante femme fait la morale le diable a trouvé sa moitié sur la terre »

" Mille choses reculaient dans l'existence, seule la procréation allait son train d'enfer."

voix

« elle avait la voix de la fontaine qui ruisselle dans la nuit »

mots, son

 « le son était un fruit, les mots pouvaient l'empoisonner »

chagrin

« Il pleurait comme les hommes vieillis le font quand ils aiment une jeune femme.Sur ses joues ridées les larmes étaient un rosier grimpant qui se meurt contre un mur gris. Le pire chagrin c'est de ne pas pouvoir faire de bruit quand on pleure »

beauté

« La beauté du visage de ma mère me faisait oublier la laideur de mes traits. Qu'avais-je besoin de plaire puisque j'étais le fils de la beauté ? Chaque fois que je me regarde dans une glace je pense à ma mère et je me trouve beau. Ce que je suis au réel n'a pas d'importance, n'a aucun rapport avec ce que les autres voient de moi. Je ne suis que le souvenir d'un visage aimé où se joue l'infini des sentiments. »

« elle était si belle ! Oh belle comme un iris au soleil. »

«  ce qu'il voyait de cette femme était comme une fenêtre qui peut, à l'infini, s'ouvrir sur de nouveaux paysages. »

« J'aurais aimé être aveugle pour deviner votre beauté dans une nuit obscure »

" Terrible injustice , la beauté de ma mère faisait en sorte que les pervers l'étaient davantage et ceux qui ne l'étaient pas le devenaient."

" Tout est ténèbre et même la fleur vivante. En elle la beauté n'est que la tolérance d'un instant."

" Je devinais que sa beauté était aussi ce que je cherchais d'atteindre en apprenant à dessiner. Elle avait une beauté sans recherche et sans ornement. Je l'eusse trouvé moins belle avec des colliers, des boucles d'oreilles, une permanente. Au fait, depuis que je parle d'elle je m'aperçois que je ne l'ai pas décrite. On devine que cela ne m'est pas facile car si je dis que ses yeux bleus étaient doux, sa bouche petite, son teint éblouissant je n'ai rien dit du tout. La beauté est toujours ailleurs qu'à l'endroit où on la désigne pour l'usage pratique. Elle est hors de portée."

souvenirs, photographie, existence

« ses souvenirs étaient des plantes vertes qui se dessèchent sur un balcon »

" La nuit, avant de m'endormir, je frottais mes paupières pour faire tomber le souvenir de son image."

" Est-ce une chose possible qu'avoir vécu toute une vie pour n'être plus, un jour qu'une photographie jaunie ?"

santé

«  Sur la terre le plus grand signe de santé c'est de pouvoir oublier ce qui peut vous faire souffrir. »

sourire

« Son sourire dansait dans ses joues comme une orange sur la mer »

« sur ses joues son sourire était une enfance qui ne veut pas mourir »

malheur

« il n'est pas de plus malheureuse femme que celle qui guette l'aube à côté du mari détesté qui ronfle »

« N'être pas heureux n'est ce pas l'habitude à laquelle on finit par s'habituer ? »

souffrance

«  bien que souffrir à deux quand on s'aime, c'est presque être heureux ensemble »

solitude

« L'horloge de la gare est moins seule que l'homme qui regarde l'heure »

gens

« les gens ne sont rien d'autre que leurs animaux domestiques »

«  les gens ne sont que des virgules dans la dictée que nous impose l'existence »

raison

«  un homme peut perdre la raison à la pensée qu'il a été très heureux et qu'il ne le sera plus jamais »

déprime

« je ne suis qu'une loque, qu'une braise éteinte dans l'obscurité »

« Seuls les platanes sur la place ont foi en l'avenir »

clochard, vanité

« le pire des clochards est celui qui dort sous les ponts de sa vanité »

honte

« C'est facile d'avoir honte, la honte est la clôture qui n'a jamais protégé un verger saccagé »

laideur

« Comment les hommes laids s'y prennent pour décrocher des beautés ? En amour la laideur n'est pas négative, les laids combattent à visage découvert, sans hypocrisie, ceux qui sont beaux ne le font pas toujours »

rêves

« les rêves sont le privilège de l'enfance et qui peut rester un enfant ? Qui ? Rien ne peut être atteint par le rêve, il faut toujours de l'argent. Et les riches font les beaux rêves car ils voyagent eux ! »

« on cuve son rêve encore plus que son vin »

vocation, coeur

« Une vocation ne vient jamais d'une idée mais d'un désir qu'on a dans son cœur »

" Entre nous, dès le premier jour, s'était établie une discipline stricte, je devais, en ce qui concerne mes gestes, ne pas avoir plus d'importance qu'une plante. Nous n'emménageâmes jamais nos coeurs dans la poitrine l'un de l'autre : même pas trois poignées de main en presque une année de cours ! "

silence, chat

" Sur la terre le plus beau des silences est celui du chat. Dans le silence d'un chat on peut apprivoiser le bleu du ciel, il arrive même parfois que le ciel se mette à ronronner."

misère, pauvreté, économie

" Chez nous ce n'est pas la misère mais les économies. La misère fait de grands gestes, elle appelle au secours tandis que les économies se cachent pour durer. La malédiction des économies est la pire des misères. "

vieillesse

" Pour combattre ma vocation de peintre les deux tantes arrivaient à la maison chaque dimanche après-midi....Elles avaient ces figures noircies que l'on voit à la lueur des incendies, elles charbonnaient la pièce comme des lampes qui filent. L'effroi que j'éprouvais à les voir surgir toutes deux comme langue et salive d'une même bouche aux lèvres minces tenait à ceci : elles évoquaient invariablement chez nous la tombe de mon père. Elles s'étaient annexé l'âme du défunt....Vieillies avant l'âge, si vieilles après avoir atteint cet âge, elles se recueillaient en marchant lentement dans l'ombre des petites rues qui leur faisaient cortège. Elles donnaient aux gens l'impression de gares désaffectées, en pleine campagne."

bonheur, collection

" Ravot avait une curieuse manie. Dans la rue, s'il voyait traîner à terre un morceau de ficelle il s'en saisissait sur le champ....Chez lui il possédait un grand sac de jute bourré de ficelles de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de tous les âges. Cette richesse il ne la devait à personne, il la transformait en énergie pour des besoins connus de lui seul...Certains après-midi de vague à l'âme ou de découragement il vidait d'un coup son énorme sac sur le parquet. Une vie étonnante s'éveillait brusquement. Variété de lignes sans nom comme un tapis vivant. Quels mouvements ! quelles étreintes ! ...Le visage étrangement immobile, ses yeux fixés sur les innombrables morceaux de cordes, Ravot, l'esprit perdu, donnait l'impression d'écouter des langues étrangères, des dialectes et même des patois inconnus. Félicité ! Des langues mortes le cajolaient dans sa solitude d'ermite. Chaque homme devrait avoir ainsi son puits d'eau douce bien caché."

montre , heureux

" - Jean m'a dit un jour que vous étiez un homme qui cherche une montre parfaite, après l'avoir achetée vous refusez de savoir l'heure, c'est vrai ? - A quoi sert l'heure exacte, dit-il, si on n'est pas heureux ?"

cancre, silence, paroles, songe

 " Immobile et silencieux le dernier de la classe est vêtu d'une armure d'acier noir, il garde, à l'écart, un chateau désert. Personne ne le visite. Les portes sont munies de lourds verrous. Je disais aux autres : Bonjour ! Ils ne répondaient pas, j'étais la nuit noire, j'étais aussi pour eux l'herbe fanée. Ma mémoire enragée ne voulait rien retenir. Aux fenêtres la cascade solaire avait longue jeunesse. Moi je me sentais vieux.....Avec la voix furieuse du maître mon futur me demandait des comptes. Qu'est -ce que je ferai plus tard ? Quel métier ?"

 " "Bressy ! allez voir dehors si j'y suis !". La cour déserte m'attendait toujours quel que soit le temps de pluie ou de soleil, elle devenait tendre comme un corps qui se déshabille pour qu'on le prenne dans ses bras. Le silence savait qu'il avait la vie plus longue que les paroles."

" Aujourd'hui penser à lui, écrire sur lui, me pousse à devenir  songe et mes paroles défaillent car le songe, à lui seul, est étranger aux mots."

lune, terre

" Rappelle- toi ce que je te dis, dans vingt ans on te vendra en flacon de la poudre lunaire parce que les gens sont complètement dégoûtés de la terre. Ils se mettront sur la langue de temps en temps un peu de poudre ramassée sur la lune pour se remonter le moral..."

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité