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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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1 octobre 2014

L'Ecrivain National

 

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vie, vivre

 "Vivre c'est accepter de perdre, quitte à en être gorgé de remords, quitte à regretter. Trop souvent j'en suis resté là, à ne pas oser, par manque d'initiative et d'audace. J'ai en moi tout un ballet d'occasions ratées, d'amour non franchies, de sourires jamais atteints. A croire que mon destin m'a été volé par un être qui m'a pris ma place, un usurpateur qui a revêtu mes traits et mes contours, un importun qui aura substitué la peur au courage, l'indolence à la détermination, un être qui au total aura fait de moi l'habitant d'un corps en faux-semblant, un corps jamais plus grand que son ombre."

lecture

"Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi."

lettre

" Une lettre, c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour poser clairement les choses, c'est par écrit qu'on se les dit le plus lisiblement. Quand on se parle en face à face, c'est certes bien des mots qu'on s'envoie, mais des mots dénaturés pa les réactions de l'autre, des mots nuancés par ses réponses, des mots moins purs que sur le papier."

écrivain

"Se présenter en tant qu'écrivain, c'est prendre le risque d'être perçu comme un réceptacle, soudain chacun se valorise de l'universelle conviction d'avoir quelque chose à raconter."

"J'écris un peu tout le temps, et quand je n'écris pas, j'y pense, j'attends que la vie me serve des idées..."

hôtel, chambre

"Je me sens toujours pleinement à l'aise dans une chambre d'hôtel. La chambre d'hôtel, c'est la sphère idéale, dégagée de toute histoire, de toute contrainte, de tout passé. La chambre d'un hôtel, c'est le territoire parfait pour croire de nouveau en soi, avoir l'impression d'être neuf, réinventé."

campagne, rural

"un "couple de néoruraux", disait l'article, un mot qui servait sans doute à pointer les gens qui n'étaient pas d'ici, des abîmés qui fuyaient la déveine citadine pour élargir leur RSA à la campagne."

photo

"En dessous il y avait une photo du disparu, toute petite, on la sentait extraite d'une prise de vue plus large, un groupe de chasseurs dans lequel figurait cet homme par exemple. Face aux faits divers exposés comme ça dans le journal, je suis toujours impressionné par ce décalage atroce qu'il y a entre la photo publiée, une photo banale qui n'aurait jamais dû être rendue publique, et le poids terrible qu'elle prend dès lors qu'elle est la seule image qu'on nous propose d'une victime."

"Mais le plus fascinant ce sont toujours les photos, ces clichés qui servent d'illustration. Ce qui est angoissant dans ces portraits antérieurs aux faits, ceux des victimes comme ceux des meurtriers, c'est de ne jamais y déceler la moindre prémonition, on n' y perçoit jamais le moindre indice avant-coureur, pas la moindre ombre du précipice funeste vers lequel les uns comme les autres avançaient inexorablement."

alcool, lucidité

"Tout en l'écoutant, elle et les autres, tous ces autres qui un par un venaient nous glisser un mot, mine de rien j'enchaînais les coupes et trinquais à tour de bras, d'autant qu'il y avait du chablis et qu'on me resservait sans cesse, me proposant chaque fois le verre de l'amitié, au point que je commençais de sérieusement ressentir les effets de l'amitié, je flottais dans un présent idéal, l'alcool s'ajoutant à la sournoise ivresse de l'orgueil, je sentais que dans ce petit monde la lucidité m'échappait comme un savon au fond d'une baignoire, ils avaient tous quelque chose à me dire."

 

honneur, fascination, couple, politique, argent, image

"Dans cette assemblée légère le couple municipal butinait son petit pollen d'honneur en volant de bouquet en bouquet, comme deux danseurs, et tous les autres autour, y compris moi, n'étaient là que pour figurer l'environnement docile de la fascination."

"Cela dit, c'est toujours touchant de sentir une vraie complicité dans un couple, sa femme ne lui lâchait pas le bras, à coup sûr ils étaient de ces êtres qui se sont construits à deux, incapables de se disjoindre, deux êtres soudés qui ne font qu'un, du moins tant qu'il y a du monde autour, tant qu'ils sont dans cette forme de représentation..."

 "En s'éloignant, la plupart des débarqués se retournaient vers l'auguste édile, admirant encore une fois la coquetterie ambitieuse de la villa, un brin grandiose pour un élu, sans doute disposait-il d'une entreprise prospère ou de quelques rapports subtils avec l'argent."

" Un maire qui fait lui-même ses courses c'était sûrement très bon en termes d'image, une application très concrète de l'humilité."

obstination, connerie, tragédie

"Pour y avoir pensé toute la nuit, je savais déjà ce que je dirais à la fille, je m' y étais préparé, je lui dirai que son histoire était folle, qu'elle m'intéresserait parce que j'étais écrivain, comme si ça légitimait toute intrusion. J'ai toujours eu en moi ce besoin de persévérer, encore plus encore quand c'est une connerie, l'obstination c'était même le moteur de ce passé trouble sur lequel je n'écrirai jamais, mais bon sang que c'était excitant de rouler sur un chemin dont je ne savais pas vraiment où il me menait, ni ce que j'y trouverais, le pire ou l'idéal."

"cette fille m'attirait parce qu'elle était dans une situation impossible, et qu'elle se hissait au rang supérieur de ces humains qui bataillent avec le tragique."
solitude, téléphone

 "Parfois j'ai le sentiment que je ne rencontrerai plus personne, j'ai cette conviction-là, que plus jamais je n'arriverai à plaire et à aimer, tout ça parce que je ne suis plus disposé à feindre ou à mentir, que je me présente résolument sous mon aspect réel, sans plus dissimuler mes pleurs et mes défauts."

"Faut dire que je suis quelqu'un à qui on téléphone peu, au point que parfois je trouve dérisoire de recharger mon portable, et même d'en avoir un. Ca vient peut -être de ce que moi-même je n'appelle pas. D'une façon générale je privilégie l'écrit, je ne saurai dire quelle sourde pudeur m'amène à me méfier du téléphone, mais c'est comme ça. "

 sang

" Je sentais que ce carrelage de tommettes rouges me disait ça, par flash il me renvoyait à ces images de sang épongé, à ce rouge pareil à notre sang à nous, celui qu'on venait tout juste de laisser là."

 

 

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