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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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17 décembre 2014

Le règne des affranchis

 

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passion,  perfection, équipe

" Il n' y a pas de meilleur maître d'apprentissage que la passion."

" Jean Weber m'a appris une chose essentielle dans ce métier, peut être même la seule chose essentielle : l'art de voir plus loin. Plus loin que les apparences, plus loin que le bout de son autorité. Quel que soit le déroulement du match, victoire ou défaite, la seule réflexion qui lui venait aux lèvres était la suivante : -Qu'est ce qu'on aurait pu faire et que l'on n'a pas fait?- Aujourd'hui encore, je ne connais pas de meilleure façon d'assumer ses responsabilités."

" Voilà le message de Jean, Voilà le noyau dur de ma pensée managériale. Ne t'occupes pas des autres, cherche la solution en toi même. Va au delà des faits de jeu, du gardien qui a des mains en mousse, de l'arbitre qui a des yeux de taupe, et demande -toi comment tu aurais pu immuniser ton équipe contre ses inévitables péripéties."

" Voilà donc le pittoresque équipage que nous formons et qui roule carosse depuis si longtemps. Une banale addition de qualités et de défauts à l'image de n'importe quelle société humaine. L'équipe de France est loin d'être une franc -maçonnerie uniquement composée de premiers de la classe. Parfois, c'est un peu le bordel, ça gueule, ça tangue. Mais ça vit. Ca rit. Et ça me correspond bien. A vouloir tout aseptiser, on finit par rendre les situations inconfortables. Je ne m'imagine pas une seule seconde comme l'épicentre d'une galaxie d'étoiles brillantissimes. Les gens brillantissimes, ça ne met pas les mains dans le cambouis. Ca ne fait pas don de sa personne dans l'intérêt supérieur de la collectivité. Tant pis, ou plutôt tant mieux, si cette philosophie jure avec avec la pensée unique du sport d'élite. Tout manager qui se respecte devrait, paraît-il, prendre les meilleurs à chaque poste, sur le terrain comme dans la coulisse? Eh bien, avec moi, il n' y a pas de casting....."

défense, attaque

" C'est curieux, mais la destabilisation de l'adversaire n'est pas un démarche prioritaire du monde sportif. Moi, j'adore. La philosophie habituelle du haut niveau, c'est tu attaques, je me replie, je t'attends et j'essaye de te contrer. Moi, mon truc c'est de foutre le bordel dans les habitudes de l'autre. S'efforcer de le piéger. Je l'ai dit aux joueurs : "Défendre, désormais, c'est attaquer l'attaque!."........En handball, nos Anglais à nous, ce sont les pays scandinaves. Ils sont les garants de l'orthodoxie du jeu. Dans le classicisme, on ne rivalisera jamais avec eux. Pour rivaliser, il faut les surprendre, déconstruire leurs schémas mentaux et tactiques. Et, vlan! "individuelle tout-terrain"!

" Bref, au bout de six mois, on a une vision exhaustive de notre jeu et de celui de nos adversaires, façon puzzle. Il y a des dizaines d'enseignements à tirer de ce travail, mais celui que je vais mettre en avant, lors de la présentation faite aux joueurs, concerne notre faiblesse dans le jeu rapide. Sous ce vocable, on désigne la vitesse et la précision avec lesquelles une équipe est capable de remonter la balle vers le but adverse. Son agilité à se projeter vers l'avant quand elle passe d'une phase défensive à une phase offensive. Or, dans ce secteur,....nous pâtissons d'une certaine lourdeur, d'un manque de rapidité. Il n' y a pas de miracle : tout est dans tout. Ce défaut de vivacité n'est que la contrepartie de notre excellence défensive. Dinart, par exemple, qui est un roc et le totem de notre système, ne se déplace pas sur le terrain comme une ballerine. Et il ne s'agit pas de le lui reprocher. Il est le joueur de référence, celui sans qui rien ne serait peut être arrivé. On ne va pas le mettre sur la touche pour pallier notre faiblesse. Mais on peut inventer des complémentarités nouvelles, adouber des joueurs plus spéficiquement portés sur la contre-attaque."

combativité

"Pour un entraîneur, il y a un signe infaillible qui étalonne le degré de combativité de ses troupes. Quand je suis sur le banc et que je jette un oeil vers les joueurs qui sont assis à mes côtés, les nouveaux venus ont toujours le buste en avant, la tête qui sort des rangs, pour être sûrs que je les vois."

concurrence, remplaçant, collectif

" Certes, dans la société actuelle, la construction des trajectoire et des parcours apparaît de plus en plus individualisée. Mais elle l'est encore davantage pour des handballeurs placés en situation de concurrence permanente au cours de leur construction adolescente et post-adolescente. Des joueurs habitués à se mesurer et à se confronter avec leurs pairs pour intégrer le niveau professionnel, puis la sélection nationale. Or, sur ce sujet, il m'arrive souvent d'être abordé par des chefs d'entreprise, des managers soucieux d'insuffler une dynamique positive dans une collectivité où chacun tire à hue et à dia. "Et vous, Claude,, quel est votre secret pour préserver l'harmonie entre tous ces champions de caractère, dans un groupe où la compétition fait rage, sans jamais que les jalousies n'altèrent le rendement de l'équipe ? .....J'insiste sur l'importance de valoriser ces joueurs remplaçants dont la tâche délicate consiste à accompagner et favoriser le rendement de leur numéro 1. De concurrents potentiels, ils doivent se muer en collaborateurs, en associés, en auxiliaires de performance. Sans eux, l'autre n'est plus qu'un soliste sans orchestre. Sans eux, ses habits de star ne sont plus que des oripeaux de paillettes et de vent."

" Pour contourner cette primauté de l'individu sur l'intérêt général, il faut donc que les joueurs intègrent le message suivant : "Même si je ne pense qu'à moi, je vais m'associer avec les autres parce que ce que l'on réalisera ensemble sera toujours supérieur à ce que je pourrais réussir seul."

silence, sentiment

" Aucun d'eux n'évoque avec moi un quelconque malaise, aucun d'eux ne réchigne à l'entraînement, mais je pressens les premiers signes de frustation et d' inquiétude autour de l'arrivée tapageuse de Karabatic. Sans qu'il necessite d'être extralucide, mon rôle de manager consiste aussi à percer cette chape de silence circonspect que le sport de haut niveau impose à ses acteurs. Les joueurs ont l'habitude de se taire, à moi d'interpréter les sentiments profonds dissimulés derrière leurs facades de muets."

enfer, paradis, victoire

" Une ultime perte de balle du gardien adverse, à quinze secondes du coup de sifflet final, nous offre la victoire, 26-25, et, du même coup, la médaille de bronze. Un tel retournement de situation, à ce niveau là, on en voit un tous les dix ans. En une mi-temps, les mecs ont repeint l'enfer en un paradis bleu azur."

" On gagne des matchs sans souffrir, moins par la qualité de notre jeu que par le manque de combativité de nos rivaux. C'est donc cela être la meilleure équipe du monde? Avoir un ascendant psychologique qui s'exerce aussi bien sur les Croates, les Suédois, les Danois ou les Allemands que sur les arbitres? Je ne vais pas le crier sur les toits, mais je constate que, dans l'esprit de tout le monde, il est devenu normal que l'équipe de France gagne. Et il arrive que les arbitres, sans même sans rendre compte, accompagnent ce qui leur paraît normal. Ce n'est pas du favoritisme. Ca reste impalpable. Ca joue sur des détails: le carton jaune qu'ils brandiront moins facilement à l'encontre de Karabatic que d'un autre, la petite décision qui va nous propulser dans le bon sens à un moment crucial du match...."

mère, mort

" Une mère disparue trop vite, emportée par la maladie. Elle avait cinquante ans, j'en avais vingt-cinq. Une mère aimante, colonne vertébrale de la famille, chérie par tous. Une épreuve terrible qui apprend à graduer les malheurs et à profiter de ceux qui vous sont chers. Une absence dont on ne se remet jamais vraiment."

tactique, initiative, intention

" Si votre style de jeu est figé dans des principes et des schémas intangibles, vous êtes morts. Pour prendre l'exemple de l'équipe de France, nous possédons une quinzaine d'enclenchements d'attaque dans notre besace tactique. A écouter les joueurs, je devrais planifier la première, la deuxième, la troisième, la quatrième phase de toutes ces options. Ce type de canevas les rassure. Comme il rassure les entraîneurs de tableau noir. Moi, pas. Au dessus des systèmes, je place l'esprit d'initiative. A la répétition, je préfère l'intention. C'est sans doute ce qui différencie le savoir des techniciens attitrés de ma vision de manager."

 injustice, martyr

" Au panthéon des injustices sportives, mon équipe rejoignait d'autres Bleus, ceux du football, la bande de Michel Platini et Patrick Battiston, battus et abbatus, une nuit de l'été 1982 à Seville, par les Allemands -déjà eux!- du terrible Harald Schumacher. Oui, le courant de sympathie autour de nous était si fort, si doux, que j'aurais pu me complaire longtemps dans le rôle plaisant du martyr."

médaille, fidélité, amitié, bonheur, émotion, notoriété

 " Aucune médaille ne vaut le sacrifice de ces valeurs sacrées. Il n' y a pas de métal plus précieux que la fidélité aux siens et les amitiés d'une vie."

" Et puis, de retour au pays, je vais découvrir tous ces messages de gratitude, ces mots simples de Français anonymes qui nous remerciaient d'avoir vécu un peu plus fort pendant quinze jours. Elle est là, l'émotion. Je l'ai retrouvée. Notre réussite ne se mesurera jamais à l'aune des médailles accumulées mais dans ces miettes de bonheur partagé. Maintenant, je sais."

" Dans son esprit, la notoriété n'a de sens que si elle est le vecteur de partage et d'échange. Claude avance, truculent et profond à la fois, toujours en quête de richesse de l'autre, quel qu'il soit."

entraîneur, sélectionneur

 " Mon métier, ce n'est pas de sélectionner celui dont tout le monde parle, mais de sélectionner Cédric Burdet."

" La première qualité d'un entraîneur n'est-elle pas d'être entraînant ? "

" On l'aura compris, pour des raisons déontologiques, voire philosophiques, je n'ai pas d'appétence particulière pour le statut de star. C'est une image réductrice qui tire trop vers le sport- spectacle et n'illustre qu'une part infime de la subtile alchimie qui gouverne la vie d'une équipe de haut niveau."

" Le triplé historique et tous ces falbalas, je m'en fous. Je n'ai qu'une préoccupation en tête bien plus modeste, bien plus complexe. Comment fait-on pour gagner la fois d'après, sachant que les autres vont tout mettre en oeuvre pour nous faire échouer? C'est cette espèce de rébus qui, intellectuellement, me passionne. Pour un bon bout de temps."

" Les nouveaux arrivent sur la pointe des pieds et je les accueille en leur disant que ce n'est pas moi qu'ils devront convaincre, mais leurs ainés. - Je vous sélectionne parce que je pense que vous avez le niveau. Maintenant vous devez prouver à ceux qui ont tout gagné votre capacité à les accompagner dans de nouvelles conquêtes. Ce sont les autres joueurs qui vont vous évaluer...-  Ainsi s'opère, de génération en génération la régulation des caractères et de la performance."

presse, info, journalisme

" L'Equipe a choisi son camp. Leur préoccupation n'est pas de savoir comment on essaye de se reconstruire en vue des Jeux, mais de gratter les failles, de fouiner dans l'arrière-cuisine des Experts en y cherchant le fiel et le poivre pour pimenter les articles et pointer nos errements le jour où tout explosera. Je ne pense pas que cette campagne soit guidée par une quelconque volonté de me nuire. C'est juste le fruit d'un raisonnement : cette fois, Onesta et ses joueurs ont toutes les chances de se ramasser, il est temps de se positionner comme ceux qui l'annonçaient plutôt que d'entretenir la fable des types qui gagnent tout et qui s'entendent à merveille. De leur point de vue,ça peut se comprendre. Une victoire de plus n'apporterait pas grand chose, tandis qu'un bon gros crash en plein vol, ça, c'est de l'info...."

" C'est vrai, j'ai traité les journalistes de collabos. Ils nous disent qu'ils subissent les ordres de leur rédaction, et moi je pense qu'au lieu de résister ils ont préféré collaborer."

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