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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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5 février 2017

L'arbre du pays Tojara

 

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arbre, mort

"on m'a fait voir un arbre particulier. Remarquable et majestueux, il se dresse dans la forêt à quelques centaines de mètres en contrebas des maisons. C'est une sépulture réservée aux très jeunes enfants venant à mourir au cours des premiers mois. Une cavité est sculptée à même le tronc de l'arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d'un linceul. On ferme la tombe ligneuse par un entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l'arbre. "

" Dans un de mes nombreux carnets..je me suis souvenu d'avoir collé une petite reproduction d'une gravure de Durer : on y voit un jeune couple d'amoureux qui s'enlace, et derrière eux, à quelques mètres, dissimulé à demi par un arbre, la Mort qui les regarde. La représentation est édifiante, squelette, faux, et le message est simple : toute beauté s'épanouit à l'ombre du danger dernier. Nous oublions notre condition passagère et notre vie se passe sous le regard de celle qui ne nous oubliera pas."

"Naître mort. Le plus effroyable des oxymores."

corps, vieillesse

"les corps déclinent comme des fleurs dans des vases, qui baissent un jour leur corolle puis s'affaissent dans un effondrement irréversible de leurs couleurs et de leurs parfums."

" nous naissons dans un corps contenant déjà les ferments de son déclin et de sa mort, et que rien - ni régime, ni sport, ni précautions particulières - ne pourrait nous en sauver ?"

absence, présence

" Ma présence était temporaire, intermittente, imprévisible. Florence aurait voulu un mari. Elle avait eu un courant d'air. Agréable, disait-elle. Rafraîchissant parfois. Insuffisant toujours."

 

maladie, yeux

"La maladie triomphait de tout son corps, mais pas de ses yeux. Les yeux qui sont les mêmes, de l'enfance à la mort."

vie, jeunesse

Nous étions jeunes, Eugène et moi, présomptueux, idiots, heureux, légers. La vie ne nous avait pas encore fessés.

silence, dialogue

Le silence semble parfois le profond dialogue de ceux qui se comprennent.

civilisation

"j'ai toujours trouvé admirable la force qu'ont les hommes de durer. Dans le xxe siecle dont je suis issu, les civilisations ont engagé leur savoir dans deux voies majeures et contradictoires : la recherche d'instruments d'extermination de plus en plus efficaces, et la préservation de l'espèce humaine."

américaines, temps

"Toutes [les Américaines] avaient le même nez refait, les mêmes yeux étirés, les mêmes lèvres repulpées. Elles atteignaient le point ultime de leur vie mais leurs visages avaient le dessin abstrait et schématique de celui de jeunes filles artificielles, toutes identiques. On aurait cru des poupées échappées d'un magasin se plaisant à vendre, pour on ne sait quelle clientèle, des articles monstrueux. J'ai pensé à toutes les stratégies inutiles que nous mettons en œuvre sur nos corps pour tromper le temps et nos peurs."

 

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