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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
Archives
22 octobre 2017

La Solitude, c'était cela

 

La-solitude-c-etait-cela

maturité, mort

"Dans ce même salon, avec des meubles identiques et une atmosphère équivalente, tous trois avaient été enfants puis adolescents puis adultes. L'aînée, ç'avait été elle, et Juan le plus petit, mais ils paraissaient avoir le même âge maintenant; la maturité élimine les nuances et la mort finit par gommer les différences."

armoire, ténèbres

" Elle s'approcha de la vieille armoire à trois corps, sorte de ventre de la maison, et ouvrit la porte centrale; l'intérieur du meuble possédait une obscurité propre, différente des autres obscurités de la vie, et une odeur caractéristique, immuable au fil des ans. Il ressemblait à un puits dont les eaux souffriraient de quelque corruption ou maladie. Elena pensa qu'elle ne parviendrait pas à entendre le bruit d'une pierre touchant le fond si elle en lançait une à l'intérieur du meuble; tellement insondables paraissaient les ténèbres."

corps, quartier

" Un corps ressemble vraiment à un quartier : il possède son centre commercial, ses rues principales, et une périphérie confuse, où il se développe ou meurt. Moi je ne suis pas d'ici, de cette ville qu'on appelle Madrid, capitale de l'Etat.....En tout cas je suis arrivé dans ce quartier démantelé, dont la forme et la maladie rappellent celle de mon corps : chaque jour, en le parcourant, on lui découvre une souffrance quelque part. Les ongles de mes pieds représentent la périphérie de mon quartier. C'est pourquoi ils sont cassés et difformes. Et mes chevilles sont aussi une zone très faible de ce quartier de chair qui est moi....et mes bras sont des maisons meurtries et mes yeux des lampes à gaz fracassées. Mon cou ressemble à une ruelle entre deux terrains vagues. Mes cheveux sont la partie végétale de cet ensemble, mais il faut les teindre pour occulter leur décrépitude. Et, enfin, j'ai aussi une décharge que je ne veux même pas évoquer, parce que, comme dans tous les quartiers en ruine, les ordures se rapprochent peu à peu du centre et désormais on peut trouver des pelures d'orange n'importe où. Mon corps est tellement sale qu'on ne peut même plus s'y promener, et la mairie ne fait rien pour le rénover."

obsession

" les obsessions paraissent s'évanouir, mais elles réintègrent toujours la tête, après avoir parcouru un tube que nous appelons oubli."

folie, salle de bain

" Je pensais qu'il était relativement facile de sceller un pacte avec la folie dans les salles de bains des hôtels. Tout brille et semble tellement propre, et pourvu de courbes si douces, que la folie glisse à la surface des choses sans faire souffrir."

vie, existence

" Je commence ces pages, dont j'ignore le titre que je leur donnerai et où elles me mèneront, à quarante trois ans, autrement dit un peu au- delà du milieu de ce que l'on pourrait considérer comme une vie très longue. Plusieurs événements personnels, difficiles à raconter en détail, m'ont offert ces derniers temps la possibilité de contrôler activement mon existence. Je me trouve au début de quelque chose d'impossible à définir, mais qui se résume dans l'impression d'avoir pris les rênes de ma vie."

 

 

 

 

 

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