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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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9 avril 2018

Dedans

1065272982

 

route

" Bien sûr, il aurait mieux valu ne jamais arriver, continuer à avancer pour toujours, tout droit sur la route. Mais à la fin les routes, même longues, vous emmènent toujours quelque part. Alors, quand vous voyez le début d'une route, vous devez penser qu'au bout il y a un endroit. Chaque route a en elle quelque chose de l'endroit où elle s'en va finir et quelque chose de l'endroit où elle commence. Voilà pourquoi la même route semble différente si on la suit dans un sens ou dans un autre."

nuit

" Je n'aurais pas su dire depuis combien de temps nous roulions, une heure peut être, ou peut être moins, mais c'était quelque chose qui désormais n'avait aucune espèce d'importance, parce que, de toute façon, c'était toujours la nuit. Comme avant. Comme toujours quand il fait nuit. Peut être parce que la nuit, du coucher de soleil à l'aube est toujours pareille : ce n'est pas comme le jour quand, tant bien que mal, on se rend compte si on est plutôt dans le matin ou l'après midi. la nuit a un autre temps sans phases. La nuit est la nuit. Elle n'a pas d'heures. Ou peut être qu'elle n'a qu'une heure, une heure qui dure toute la nuit."

 prison, détention, 

"L'idée mauvaise qui l'anime comme institution est justement de faire vivre les gens dans une éternelle faim d'espace. C'est le principe de base de la détention. Il serait plus honnête de se décider à l'admettre. N'était cette limite, on aurait vécu ici dans des conditions enviables pour au moins un tiers de la population mondiale.....La vrai punition corporelle infligée à ceux qui étaient dedans était donc précisément de devoir vivre dans un manque d'espace continuel....Au dehors il n'y avait peut être pas assez de temps mais beaucoup d'espace.Ici, en revanche, c'était le contraire. Il y avait beaucoup de temps mais peu d'espace. Et c'était ça le cout-circuit qui rendait fou. Vingt heures par jour dans trois mètres sur deux pour quatre personnes. Une chose que personne ne pourrait jamais changer. C'est pourquoi, quand on entendait quelqu'un dire que, tôt ou tard, il allait résoudre le problème de la surpopulation pénitentiaire, il n'y avait plus personne pour le croire."

" Une des choses les plus absurdes qui arrive à celui qui se trouve en prison est que le détenu commence peu à peu à ressembler à son délit. Et c'est étrange que cela arrive, parce que détenu et crime ne sont certes pas la même chose; l'un est un homme l'autre sa faute. Pourtant, ici, se déclenche un mécanisme où l'homme finit par acquérir des traits communs à tous ceux qui ont commis le même crime que lui, comme si cette ressemblance était une émanation du crime lui même. Peut- être cela arrive-t-il du fait qu'en prison on ne parle qu'avec les avocats, les magistrats et les gardiens, c'est à dire seulement à des gens qui, de leur côté, parlent de votre faute. Ainsi devient-elle plus importante que vous. Elle vous submerge. Vous domine. Attire consensus et faveur, ou mépris, ou, à l'inverse, respect. Et à la fin vous ne comptez plus pour rien, elle seule compte. Vous en êtes seulement le porteur. Et vous la servez comme un esclave son maître."

" L'anthropologie criminelle inventée par Lombroso prévoit de lire dans la physionomie du repris de justice son crime avant qu'il ne le commette, ou même s'il ne le commet pas du tout; c'est un a priori et c'est une erreur comme tous les a priori. Ma pensée en revanche est à posteriori : un délinquant commence à ressembler à son crime seulement après l' avoir commis. Quand il commence à vivre avec lui. Quand le crime devient la seule chose qu'il aura été capable d'être. Parce qu'à ce moment- là il continue à l'abriter à l'intérieur de lui, dans un système comme la prison conçu en fonction du crime, précisément. Le crime est un parasite de l'homme qui le porte sur son dos."

 " Mais les parcours de réinsertion devraient être laïques et accueillir l'homme tel qu'il est avec tous ses défauts. Ne serait-ce que parce qu'il n'est ni juste ni facile de convaincre les gens de changer. C'est possible seulement avec les sujets faibles, certains sont en revanche des sujets forts, des gens qui ne se plient pas. Et si dure que soit la vie en prison, eux sont encore plus durs; ainsi le bénévole réussit à aider les faibles, pas les forts. Parce que, en prison, c'est comme s'ils donnaient le même médicament à tous les malades, même s'ils étaient affectés de maladies différentes. Le même traitement pour tous. Il y a beaucoup plus de fantaisie dans le crime que dans la peine."

justice, pègre

" Le matin de l'interrogatoire, dans cette petite salle le silence régnait. Je regardai autour de moi pour observer la machine de la justice. Je me demandais s'ils se rendaient compte qi'ils travaillaient tous grâce à la pègre, même s'ils la condamnaient. C'était la pègre leur véritable employeur."

 

 

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