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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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23 janvier 2020

Le taulier

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prison

" mis à part quelques prisons comme la Santé à Paris, les prisons de Lyon, de Poissy et une petite dizaine d'autres, tous les établissements pénitentiaires sont implantés en zone rurale ou en dehors des agglomérations. On sent bien que cette situation géographique reflète la manière dont la société conçoit la prison. Loin des yeux, loin du coeur."

" A chaque seconde, on entend des détenus ou des surveillants hurler : "Rez-de-chaussée, merci !" , "Deuxième étage, merci ! " , "Sous-sol, merci ! "....De temps à autre retentit un coup de sifflet nerveux, suivi d'un sonore "Intervention !!!" Les surveillants se ruent alors vers un même lieu afin de maîtriser un détenu agressif....Malgré cette apparente confusion, tout semble se dérouler selon un mécanisme bien huilé - l'ordre dans le désordre. Je pensais que les détenus passaient le plus clair de leur temps en cellule, or il y en a dans tous les coins, ça monte, ça descend, ça entre, ça sort. Rien à voir avec l'atmosphère presque sépulcrale de la centrale de Clairvaux. Je mesure la différence qui existe, pour les surveillants, entre travailler en centrale et travailler en maison d'arrêt. Exercer en maison d'arrêt revient à gérer des flots humains à jet continu, comme dans un hall de gare aux heures de pointe. A Bois d'Arcy, on surnomme d'ailleurs les surveillants qui escortent et encadrent ces mouvements de détenus les "écureuils" - tant ils passent leurs journées à monter et descendre des escaliers."

détenus, souffrance, âme

" J'ai aussi partagé les doutes de certains détenus, leur rage ou leur désespoir lors de ruptures ou de décès survenus dans leur famille. En raison de leur dangerosité, ces détenus n'ont pas toujours été autorisés par les juges de l'application des peines à sortir pour assister aux obsèques de leurs proches. Une telle situation d'impuissance absolue les obligeait à contenir dans les neuf mètres carrés de leur cellule une colère et une douleur sans limite. Celles-ci éclataient dans la nuit en des cris rageurs, des coups de lame, des bruits sourds de coups de tête ou de poing contre le béton. Parfois, la souffrance du corps peut réussir à couvrir la souffrance de l'âme. Pas toujours. Souvent, face à des douleurs indicibles, l'esprit plonge vers la seule échappatoire qui lui semble possible : la folie. Quand ce n'est pas le cas, et si la médecine n'est pas parvenue à apporter un soutien chimique, les détenus peuvent avoir recours à "Elle", la faucheuse, la mort. Un recours ultime et radical."

" En prison, l'âme des grands criminels et des détenus longue peine est en acier trempé. Leur devise tient en trois lettres : "FCD" pour "force, courage, détermination". Certains, malgré les épreuves, les très longues peines à purger, possèdent une stabilité psychique et une force mentale stupéfiantes. J'ai encore en mémoire les propos de Michel Vaujour, libéré en 2003, qui, dans un film sorti en 2009 et intitulé Ne me libérez pas, je m'en charge, explique que, pour se soustraire à la pression des personnels pénitentiaires, il s'était lui - même privé de tout. Il vivait dans une cellule dénuée de tout confort et de toute décoration, comme un moine. Il voulait que l'administration pénitentiaire n'ait plus rien à lui retirer."

sang, mutilation

" Quand on est confronté pour la première fois à une mutilation sérieuse, on est d'abord frappé par la vision inhabituelle de la chair découpée et par l'odeur du sang. Une odeur fade et entêtante, tenace, aux relents de vieux métal rouillé. Au cours d'un stage j'en ai discuté avec le médecin présent sur les lieux. "C'est normal que cette odeur vous paraisse métallique, m'a-t-il répondu, puisque le sang contient du fer....C'est cette odeur que vous avez sentie, et plus on nettoie à grande eau plus ça fait ressortir l'odeur du fer."

" Une automutilation n'est jamais neutre, c'est toujours un indicateur, un signe, l'élément précurseur d'une crise éventuelle plus grave. Un grand nombre des détenus qui réussissent leur suicide se sont préalablement automutilés... à mon sens, cette mutilation du corps constitue une manifestation très intime et personnelle de la liberté d'un individu...le corps est parfois vécu comme le dernier des biens dont un détenu peut disposer en prison. Dès lors, il arrive que, dans un moment de crise ou de délire, pour contester une mesure judiciaire ou pénitentiaire prise à leur encontre, les détenus se mutilent délibérément."

récidive

" ...certains détenus libérés ne désirent pas se réinsérer. La cause du mal est parfois si profonde que la "thérapie sociale" proposée pendant et après l'incarcération se révèle insuffisante, et dans bien des cas inadaptée et inopérante. Le traitement socio-économique du crime et de la récidive rencontre alors son infatigable ennemi : le libre arbitre."

directeur de prison, taulier

" Mon métier consiste à vendre des années de prison à des personnes détenues qui ne veulent pas les acheter."

 

 

 

 

 

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