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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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20 juillet 2021

Naufrage à Berlin

 

R150220695

guerre, femme

" - Tu penses aux femmes allemandes ? Je ne crois pas qu'elles se donneront à l'occupant, non, je ne crois pas. Il posa sa main sur l'épaule blessée de son compagnon : - Ce serait perdre deux fois la guerre, tu comprends !"

paysage, tristesse, corbeaux, ciel

" sur la campagne brûlée par le froid des jours précédents, seul le croassement des corbeaux en quête de nourriture jetait une note vivante."

" le ciel était si bas qu'il donnait l'impression de frotter son ventre blanc contre les cheminées et les toits."

" ..la Krempengrasse, comme des centaines d'autres artères berlinoises, avait sombré dans les entrailles de la terre sans laisser la moindre trace de naufrage à la surface. Cette impossibilité dans laquelle il se trouvait de situer avec exactitude l'emplacement de la Krempengrasse tourmentait certes l'ancien S.S, mais ce qui l'accablait plus encore, c'était la rupture brutale des liens qui l'attachaient à son passé, ces liens qui, enterrés avec la Krempengrasse, ne pouvaient plus souder ses souvenirs à sa nouvelle condition.En détruisant la Krempengrasse, les bombardiers avaient supprimé le cadre de sa jeunesse et une désagréable sensation de vide, de solitude, lui était soudain révélée. Quelque chose de terrible venait de l'atteindre et il aurait voulu pouvoir se boucher les oreilles pour ne plus entendre cette voix qui ne cessait de lui crier : " Hier, tu n'existais pas , puisque tu n'as plus rien pour le prouver ! C'était insoutenable et c'était pourtant la vérité. Il n'avait plus d'enfance, puisque le cadre avait disparu. Il lui était impossible de montrer du doigt un banc, un trottoir, une maison ou un viel arbre et de dire : - Sur ce banc, j'ai rêvé; sur ce trottoir, j'ai marché; dans cette maison, j'ai aimé; à l'ombre du viel arbre, je me suis reposé. Le creuset de sa vie d'homme n'était plus que poussière. Il s'agissait d'une nouvelle défaite plus cruelle que les précédentes."

alcool, vérité

" L'homme qui venait de se ranger au côté de Steiner portait l'uniforme français et le béret vert glissé sous sa patte d'épaule disait son appartenance au régiment de chars lourds....En tout cas ce type semblait avoir d'excellentes intentions, et c'était bien là l'essentiel.  - Viens donc me prêter main forte, proposa le sous-officier, ma bouteille de cognac supportera bien deux assauts au lieu d'un."

" Steiner et Braun burent encore, sans parler, car ils n'avaient plus rien à se dire. Les derniers mots du sous-officier les avaient conduits aux frontières de la colère et de la haine. Alors, plutôt que d'envenimer un débat qui n'aurait pas de lendemain, mieux valait boire. Ils burent jusqu'à ne plus savoir où était la vérité., cette vérité que les hommes poursuivent inlassablement au cours de leur vie et qu'ils n'atteignent que lorsqu'il est déjà trop tard."

déprime

" Je crois qu'il s'est produit une sorte de fêlure en nous, murmura-t-il, le regard attaché au chapeau melon du sexagénaire, comme si nous avions touché le fond d'un marais avant de remonter à la surface. On barbotte dans les remous, on est heureux de s'y trouver, mais, quand on découvre des visages connus autour de soi, on réalise que ce n'est plus comme avant : il manque l'essentiel, le fil conducteur...."

" Il y a des moments où je souhaite voir le cratère d'un volcan s'ouvrir sous nos pas et nous engloutir; c'est tout ce que nous méritons."

 

 

 

 

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