La confusion des peines
silence
« N'est-ce pas en ça que le silence est plus effrayant que n'importe quel aveu ? On s'y enlise mais on n'en a pas conscience. On se noie sans le savoir. Car il nous enserre, nous pénètre, et on ne le sent pas, on continue à vivre tandis qu'il prend possession de nous, tandis qu'il nous étouffe. Et lorsque soudain on s'en aperçoit, il est trop tard, le silence nous a eu, il a absorbé quelque chose de nous, quelque chose d'intime qui nous appartient, le silence emporte avec lui une part de nous même. »
amour
« qu'on me permette de croire que de ne pas s'avoir s'aimer, c'est tout de même s'aimer »
« L'amour : il est là immense, mais surtout ne pas le manifester – chez nous on met de côté ce qui déborde, on ne conserve que ce qui est bien propre, bien net, ce qui peut s'exprimer avec des mots clairs qui empêchent tout égarement. »
souvenir
« On a besoin de se remémorer les moments heureux pour ne pas douter d'avoir aimé, d'avoir été aimé. Se souvenir c'est ça aussi : être certain d'avoir été en vie »
voix
« Je pouvais déceler dans ta voix une tension imperceptible, quelque chose d'extrêmement ténu, la voix à peine plus grave, moins chaude, ce n'était rien, un souffle, une très légère défaillance, mais moi je l'entendais, je la sentais, j'entendais tes paroles et je ressentais cette tension que tu cachais, que tu recouvrais de tes mots, de ta voix, de ton sourire »