Art Mengo
lune
" J'ai pleuré pour l'enterrement Pour l'enterrement de la lune Deux fossoyeurs vêtus de blanc Plantaient leur drapeau sur ses dunes Ce fut un sale mois de juillet Et sur les journaux à la une On vit longtemps son corps souillé D'une vulgaire tâche brune J'ai pleuré pour l'enterrement Du rêve et des sonates au clair D'Arthur, Verlaine et leurs enfants Cent mille ans de promesses en l'airJ'ai vu de sinistres savants Sabrer en s'essuyant les pieds Sur cet astre aux reflets d'argent un champagne aux bulles viciées J'ai pleuré pour l'enterrement Pour l'enterrement de la lune Deux croque-morts sautaient gaiement D'un cabriolet de fortune Armstrong et Collins, quel dommage Pour moi vous étiez dans le jazz Soufflant en notes vers les nuages Quelques unes des plus belles phrases J'ai pleuré pour l'enterrement Du rêve et des sonates au clair D'Arthur, Verlaine et leurs enfants Et de ces lunes qu'eux décrochèrent"
main, séparation
" Que tu me quittes un jour de pluie A quelques brises du printemps Un 19 mars avant minuit Ou sous un soleil éclatant Que tu t'en ailles un sale jeudi Piano, rhum, cuivres et regrets Sur un lointain reggae maudit Ou les yeux dans les yeux tout près Je passerai la main comme ça Dans tes cheveux, sur ton visage Pour dire qu'au plus profond de moi Je t'aime au-delà des usages Je passerai la main comme ça Tu trouveras cela gamin Mais c'est ma façon d'être à toi Et puis je passerai la main Que tu t'évapores un matin Lendemain de nuit à rosée Que je le sente venir d'instinct Ou que l'on me cueille au lever Que tu t'envoles ou prenne l'eau Pour des aventures au grand air Ou que l'on s'use au fil des mots Dans deux, trois ans et des poussières Je passerai la main comme ça.."