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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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30 juillet 2014

Kennedy et moi

 

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" Autrement dit, un jour, à Dallas, Texas, dans un magasin spécialisé et par pure fantaisie, j'ai acheté une montre d'occasion à un vendeur hâbleur. Je l'ai payée au prix fort. Vous ne devez donc conclure qu'une chose de tout cela : je suis l'unique propriétaire de cet objet. A un point tel, monsieur Polaris, que même l'heure qu'indiquent les aiguilles de ce boîtier m'appartient."

"-Je pourrai vous tuer pour prendre cette montre. - et si je vous répondais que je pense être capable de mourir pour la garder? - Je ne vous croirais pas. Ou bien cela signifierait que l'objet est authentique, et donc, à mes yeux, encore plus désirable. Ou encore que vous acceptez une prise de risque disproportionnée et grotesque pour mener à terme une thérapie dont vous ne pourrez jamais mesurer l'efficacité. Tout cela est profondément ridicule. Dans votre profession, on vit longtemps et l'on ne meurt jamais pour une montre. Jamais."

" Maintenant, il vous faudra vivre avec le doute, monsieur Polaris, le doute qui vous tenaillera chaque matin lorsque vous attacherez ce bracelet à votre poignet, ce doute qui vous fera demander si cette Hamilton a bien appartenu à Kennedy, ou si, au contraire, comme vous l'avez vous même suggéré précédemment, elle n'est que l'une des multiples répliques que je serre dans mon bureau, afin de pouvoir, lorsque le cas s'y prête, stimuler le désir de quelques rêveurs neurasthéniques dans votre genre. En d'autres termes, chaque fois que vous consulterez l'heure sur ce cadran, vous serez confronté à cette interrogation sans doute plus insidieuse et dévorante qu'il n'y paraît : "Suis-je en train de me soigner? Suis-je le jouet d'une habile manoeuvre thérapeutique?" Voler cette montre, cher ami, c'est avant tout s'approprier l'incertitude."

écriture

"si j'ai un jour arrêté d'écrire, c'est parce que, simplement, je me suis mis à douter de tout. De moi, du sens de mon travail et de l'intérêt des livres en général. Quand on se met à refléchir à ce genre de problèmes, cela signifie que l'on a déjà basculé de l'autre côté. Publier demande un minimum de foi, d'orgueil et d'aveuglement. Or, je ne possède plus aucun de ces sentiments énergétiques. Je n'ai plus la vitalité ou l'innocence qui permet d'avancer d'un jour sur l'autre, de passer d'une phrase à la suivante. Tout au plus suis-je désormais capable de décrire les symptômes de ma paralysie, de me livrer moi même à une médiocre autopsie de ma vie." 

vieillesse, nostalgie

" En tout cas, ce fameux soir, après ton départ, je suis entré dans ta chambre, je me suis assis sur le rebord de ton lit et j'ai promené mon regard sur toutes les étagères de cette pièce vide. A mesure que je revivais ce passé, les larmes me montaient aux yeux, car je comprenais que, pour moi, une époque magnifique prenait fin. Je mesurais combien avaient été précieuses toutes ces années durant lesquelles tu avais grandi auprès de moi. Lorsque j'ai quitté ta pièce, j'ai ressenti pour la première fois peser sur mes épaules tout le poids de la vieillesse."

 

existence, personnalité

"Sarah n'est guère différente de ses frères. Son approche mécaniste de l'existence, sa cupidité, sa prétention, la manière dont elle rudoie ses petits amis la rendent détestable."

regard

 "Elle a le regard triste et mal assuré de ces femmes qui se préparent pudiquement à un bonheur nouveau."

déprime

" J'ai quarante-cinq ans et je ressens cette pénible impression de n'avoir plus aucune prise sur la vie."

"-Vous n'êtes pas fait pour ça, Polaris, avait-il ajouté. Bon Dieu, non, vous n'êtes pas fait pour la mer. La suite devait démontrer que je n'étais guère plus apte à me débrouiller sur la terre ferme."

"Il est évident que la vie que je mène ne conduit nulle part. Je n'ai nul besoin de consulter pour savoir cela. Pour m'en convaincre, il me suffit ce matin, de regarder ma tête dans une glace."

"Je n'ai plus de pensée véritablement suivie. Sans doute parce que ma vie n'est plus qu'une succession de saynètes ternes et négligeables. J'existe par fragments, par moments."

 

jeunesse, éducation

" En revanche, une évidence s'imposait à moi : je ne me rappelais rien de la prime jeunesse de mes propres enfants, sinon les avoir élevés en me tenant aux règles communément admises en matière d'hygiène et d'affection".

famille

" Je vis pour ainsi dire seul, replié sur moi même. J'ai fort peu de rapports avec ma femme et mes trois enfants. Il me semble que nous ne paratgeons plus la même existence, que nous n'avons aucun avenir en commun. Il y a bien longtemps que nous ne formons plus ce que l'on appelle une famille. Au fil des années, nos sentiments se sont délités, et nous sommes éloignés les uns des autres sans pour autant avoir la lucidité ou le courage de nous séparer. Aujourd'hui encore, réunis dans la même maison, singeant l'image et les habitudes du troupeau, nous mangeons ensemble à heures fixes. Le reste du temsp, nous nous ignorons, comme des gens dont la seule dignité consisterait à faire semblant de ne pas voir ce qu'ils sont devenus."

mensonge

"J'ai toujours aimé le mensonge et ceux qui le pratiquent avec courage. Anna est de la race de ces alpinistes téméraires capables en quelques mots d'atteindre les sommets de la trahison"

convoitise

"A chaque séance du conseil d'administration de la clinique, Anna redécouvre la nature profonde de ses confrères, leur goût du lucre et leur inclinaison obsessionnelle pour la convoitise. Lors de ces assemblées, il est principalement question d'argent, mais l'on traite aussi toutes sortes de petits problèmes, ces sujets secondaires, mineurs et mesquins, ce combustible brut, grossier mais signifiant qui alimente la vie quotidienne des entreprises. Ainsi, lors des répartitions budgétaires, chaque service, gagné de façon mécanique par les fièvres revendicatrices, s'acharne à renégocier le quota de ses places de parking, le renouvellement du mobilier de sa cafétaria ou encore l'accroissement du patrimoine audiovisuel de ses salles de repos. Tous ces avantages et équipements sont, bien sûr, exclusivement réservés à l'usage des médecins et des chirurgiens, qui n'hésitent pas, si l'on rejette leurs exigences, à brandir la menace de leur démission. Parfois, il suffit que l'on accède à l'invraisemblable requête d'un clan pour que tous les autres réclament un privilège identique, fût-il totalement incongru. Nul ne se résout jamais à concéder la moindre prérogative. C'est une question de principe, une guérilla d'égo à laquelle se livrent tous les patrons désireux de jauger leur influence et leur prestige. On se bat donc pour des plats cuisinés, des bacs de plantes vertes, des fauteuils de relaxation, des téléviseurs à rétroprojection, des consoles de jeux vidéo, des places de garage couvert."

arme

" Acheter une arme, quelle qu'en soit la raison, est toujours un acte compliqué et quelque peu dégradant. Ce  Colt n'est pas destiné à me défendre. Au contraire. Disons qu'il représente pour moi une alternative acceptable."

amant

"Pour ma part, j'étais assez impatient de rencontrer son amant.Je n'éprouvais envers lui aucune animosité, seulement de la curiosité. Il n'étais pas à mes yeux un rival. Je le considérais plutôt comme un successeur, un repreneur."

fils

" Je désirais un fils et j'ai eu deux abrutis."

veuvage

"L'idée du veuvage ne m'a jamais effrayé. Au contraire. Il m'est même arrivé d'envisager la viduité sous la forme d'une renaissance. D'abord le chagrin purificateur, ensuite le regain des sentiments d'indépendance, et enfin le retrait radical dans une nouvelle existence solitaire et sauvage."

sous-sol, passé

" Elle sait que cet endroit, profondément imprégné du passé de son précédent utilisateur, est un héritage qui peut avoir un aspect embarassant, intimidant même. Mais, d'un autre côté, ce bureau offre un panorama inégalable, unique, un véritable point de vue sur le bonheur. Préférer un sous-sol à ce site est, pour Anna, incompréhensible. c'est choisir de vivre en soute plutôt que sur le pont supérieur. C'est préférer la pénombre des puits à la clarté des balcons. C'est roder près des tombes."

 

 

 

 

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