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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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15 février 2015

Nos gloires secrètes

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sourire, complicité, vieillesse, couple

" ....sa respiration s'est fait oublier, ses membres n'ont plus lutté, et j'ai vu se dessiner sur ses lèvres un sourire énigmatique, envoûtant, destiné à elle même : Ça y est, je suis prête. A nouveau complices, nous avons échangé, dans cette langue que tissent les vieux couples, des messages codés, indéchiffrables, où les abréviations, soupirs, points de suspension révèlent souvenirs et anecdotes."

psychiatrie

" Je ne me doute pas que cet appel à la bonne volonté est pire qu'un crachat au visage. Je viens de lui parler comme à un malade mental, j'ai employé le ton condescendant des grans patrons de la psychiatrie qui l'ont interné pour son bien."

hiver, tuer

"Pourquoi n'ai-je pas tué au cœur de l'hiver, quand le froid engourdit les consciences, quand la mélancolie affleure au moindre geste, quand l'averse lave tout derrière elle. En hiver, je n'aurai jamais grimpé sur ce toit pour tenter d'embrasser Paris d'un seul regard. En hiver on reste modeste, et tout le monde est un peu vieux."

sentence, justice

"De fait, elle m' a foutu la paix, la justice des hommes. Un demi-siècle durant j'ai senti son ombre planer, j'ai cru l'entendre au bout du couloir, je l'ai repérée à chaque coin de rue, frôlée cent fois. Aujourd'hui je peux affirmer que la peur de la sentence est bien pire que la sentence."

riche, pauvre, banque

"Il dut cependant recevoir, sans rendez-vous, cet inconnu qui en exhibant sa fortune cachait forcément une embrouille. Le directeur le savait mieux que personne : on ne plaçait pas deux millions d'euros dans sa banque. Car sa banque était celle des précaires anonymes, des abonnés à la colonne débit, des petits couples qui en prennent pour vingt ans, des salariés toujours un peu dans le rouge, des rabiots à 2 %, des fins de mois qui commencent le 10. Une banque qui sait dire non avec le sourire mais qui n'aime rien tant que prêter aux riches, une banque où chacun pouvait gérer sa petite crise individuelle à l'abri des grandes. Du reste, aurait - il préféré travailler dans une banque de riches et vivre au rythme des places boursières? S'endormir au son du Nikkei, se réveiller au cri du CAC 40, parler couramment le Dow Jones ? Cesser de voir ses amis pour fréquenter des partenaires, préférer les croisières entre actionnaires aux vacances en famille, se compromettre en politique ? Il ne le saurait jamais, mais à voir la tête de cet égaré qui entrait maintenant dans son bureau, il se dit que les riches auraient réduit son espérance de vie bien plus vite que les pauvres."

femme, visage, regard, mémoire

"La seule présence d'une femme a remis tous mes sens en éveil. Un regard peut être aussi violent qu'un parfum, il vous ramène tant d'années en arrière, quand tout est possible, quand on est encore acteur de ce monde, quand le rêve est à portée de main. Un visage, et ma mémoire s'embrase à n'en plus trouver le repos."

vieillesse, enfant

Il va bien falloir rentrer à la maison. Les vieux c'est comme les enfants, on s'inquiète de les voir traîner après la tombée de la nuit. On redoute de les voir s'effondrer, incapables de se souvenir de leur propre adresse.

souvenir, regard, père

"Quant au pire souvenir, il s'agissait d'un dimanche où il avait étrenné un blouson en peau de chevreuil, acquis de haute lutte contre sa mère, qui l'avait jugé trop salissant, et surtout, trop cher......A la tombée du jour, de retour de guerre, le blouson fichu, il avait dû affronter le regard déçu et méprisant de son père. A sa condamnation muette, sans appel, il aurait préféré les coups et les sanctions. Quarante ans plus tard, ce seul regard avait effacé des milliers de sourire et d'embrassades paternelles."

chaussures

"Le banquier jaugea son homme à l'ancienne, comme son père le lui avait appris, en se fiant à deux critères : la poignée de main et les chaussures. Si l'état de la barbe et la vétusté des vêtements ne donnaient de nos jours aucune indication tangible sur l'éducation et le rang social d'un individu, les chaussures, et le soin qu'on leur portait, ne trompaient jamais. En plus de l'élégance, elles révélaient le bon sens, la fiabilité, le respect pour les matériaux nobles, le savoir-faire de l'artisan et, pour peu qu'elles soient cirées et lustrées, elles dénotaient le choix du long terme dans un monde où s'était imposée l'obsolescence. Dans le même registre, la poignée de main était l'indicateur suprême."

 âme, libéralisme

 "Oui, j'ai fait partie de ces types qui ne vivent que pour leur job, un de ces prédateurs lâchés dans la jungle du libéralisme, obsédés par la conquête des marchés......Mais aujourd'hui je sais que conquérir l'Inde et la Chine n'est rien en comparaison du continent inconnu qu'est l'âme de mon gosse..."

invité, salaud

"Mes invités m'ont fait sans le savoir un sacré cadeau en ne venant pas. Par défaut, ils m'ont apporté la preuve formelle que j'étais un beau salaud. Si un seul d'entre eux s'était montré, j'aurais eu un doute, mais leur belle unanimité est une déclaration solennelle."

 

 

 

 

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