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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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29 janvier 2020

Otages intimes

CVT_Otages-Intimes_8783

mort

"Donne-moi ta part de mort, mon fils. Donne. Je suis vieille et forte. Moi j’emporterai tout ça sous mes ailes comme l’épervier de notre village."

livre

"Cela la rassérène de savoir que les livres l'attendent, qu'elle ne sera pas seule pour affronter sa propre pensée."

vie, enlèvement, otage

" L'euphorie déçue, c'est un ravage, il le sait...Alors il lutte. Comme il a lutté pour ne pas basculer dans la terreur des mois plus tôt quand des hommes l'ont littéralement "arraché" de son bord de trottoir dans une ville en folie, ceinturé, poussé vite, fort, dans une voiture, quand toute sa vie est devenue juste un petit cailloux qu'on tient serré au fond d'une poche."

photographe, guerre, animaux, mort

" Des années qu'il n'était plus dédié qu' à son métier de photographe de guerre : témoigner, informer, prendre les clichés les plus justes, ceux qui saisissent le monde tel qu'il est, dans son horreur, dans sa force de vie parfois, qui résiste."

 "Je n'ai jamais su prendre soin de qui que ce soit. Je ne sais que prendre des risques. Pour moi. Rapporter ce que j'ai pu arracher au chaos du monde. Je ne sais faire que ça. Prendre soin c'est pour les pères de famille les époux les engagés du quotidien. Moi je ne signe que mes photos."

"Elle lui avait enseigné à ne pas bouger, à respirer légèrement, surtout ne pas faire repérer sa présence. Si tu veux que les animaux t'approchent, débrouille-toi pour qu'ils t'oublient. Ils appelaient ça "faire l'Indien". Il avait appris. C'est ce qui avait fait de lui le photographe qu'il était devenu."

"C'est elle qui l'a élevé, cet enfant-là, seule. Son père, parti naviguer à l'autre bout du monde, jamais revenu. Le voilier jamais retrouvé. Plus aucune trace....Elle avait retourné la photo encadrée sur le buffet, où il souriait, le jour de son départ, sur son nouveau voilier..C'est comme ça qu'elle avait indiqué qu'on ne le reverrait plus. Un geste qu'elle avait vu sa grand-mère faire pour son propre mari et qui était resté gravé dans sa mémoire de petite fille silencieuse. La photo était restée face au bois du buffet, longtemps."

" Et lui, en face, sur l'autre trottoir, périfié, tout en lui coagulé comme du mauvais sang que la terre ne voudrait même pas absorber. Il ne faut jamais trop s'arrêter dans une guerre. On pourrait comme la femme de Loth être changé en statue de sel."

" Parfois dans un hôtel ou dans un bar, s'il y avait un piano, il jouait. Un jour, il se rappelle, dans une ville à moitié détruite par les bombes, un vieil homme l'avait attrapé par la manche quand il jouait. Il ne comprenait pas ce qu'il voulait. Pourtant il l'avait suivi. Dans la guerre on fait des choses sans penser. Juste parce qu'il y a un regard ou une main."

" Il me fallait la mort, c'est tout. Légitimée par la guerre. Parce que c'est comme ça : la mort, elle est "normale" pendant les guerres. Il n'y a même que là qu'on n'en fait pas toute une histoire. Pas d'histoire. la mort dans la guerre c'est la norme, le luxe c'est de mourir vite, sans souffrir."

 

yeux, paupières, lumière

" Il ouvre et ferme les yeux, teste le pouvoir tout simple de faire l'obscurité, la lumière, juste avec les paupières."

" Elle ferme les yeux. Sous ses paupières un monde que je ne connaîtrai jamais. Sous les paupières de chacun de ceux qui fuient, quand épuisés ils ferment les yeux, un monde. qui va finir avec eux."

village

"Ici c'est un village où on ne sait pas retenir ceux qui partent. On sait juste les suivre des yeux jusqu'à ce qu'ils disparaissent de notre horizon et après, on les attend. Comme on peut."

peine, désolation, joie, oiseaux

" Aucune arme ne protège de la peine du monde. Irène n'essaie aucun mot de consolation. Il n'y en a pas. Peu à peu la désolation cédera la place, c'est à cela qu'elle s'arrime. Parce qu'il y a les oiseaux qui prennent toutes les souffrances sous leurs ailes. Parce qu'il y a les arbres qui mènent la peine des hommes jusqu'au bout de leur feuillage. Parce qu'il y a des petits torrents qui roulent des pierres de l'eau limpide et qui laissent joyeux les corps des enfants."

" Dans le ciel passent des oiseaux, en formation serrée. Tout ce qu'ils transportent sous leurs ailes, on ne le saura jamais, pourtant ils sont là, les cris, la misère, dans leurs plumes légères qui viennent de si loin, j'aime les oiseaux parce qu'ils portent tout ce qu'ils ont vu en silence et que cela ne les empêche pas de voler haut dans le ciel. Je les envie. Nous sommes si lourds mon dieu si lourds, nous, dans l'air du matin."

océan

" Il lui faudrait l'océan. Un horizon. Pour que les images s'éloignent lentement pour les suivre des yeux jusqu'à perdre de vue."

solitude

" Il est seul. Comme l'est toujours celui qui voit deux êtres qui s'embrassent."

silence

" Je n'ai que son silence. ecrire "silence" et attendre. Que quelque chose advienne. Que le mot ouvre ses flancs comme un navire échoué. Qu'il libère sa cargaison et que tout se mêle à l'eau."

soin, père, quotidien

" Je n'ai jamais su prendre soin de qui que ce soit. Je ne sais que prendre des risques. Pour moi. Rapporter ce que j'ai pu arracher au chaos du monde. Je ne sais faire que ça. Prendre soin c'est pour les pères de famille les époux les engagés du quotidien. Moi je ne signe que mes photos.

mots

" Je t'écoute Jofranka, tes mots m'entraînent. C'est ce que je veux. Un jour il faut bien aller jusqu'où on perd pied."

cauchemar

"..le cauchemar c'était un visage...et je le voyais encore même réveillé...le visage d'un homme les yeux fermés comme s'il dormait, un homme que je ne connaissais pas, et ce visage cherchait le mien mais moi seul je savais qu'il était mort. Et ça me terrifiait qu'il approche son visage du mien. Qu'il parvienne à m'atteindre, ça me terrifiait....Peur de l'approche de ce visage. C'est comme s'il pouvait recouvrir le mien. Oh Jo est-ce qu'il y a du mort à l'intérieur de moi maintenant ? est ce que ça peut occuper toute la place ?"

 

 

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