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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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7 août 2020

Le secret

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migraine

- « Autrefois, lorsqu’elle souffrait de migraines, de douleurs musculaires ou autres, celles-ci disparaissaient quand elle jouait. Non par une guérison miraculeuse due à la force mystérieuse de la musique, mais grâce à l’exercice et au mouvement qui dissipaient tout désagrément. En vingt minutes, elle éliminait un torticolis en jouant de longs arpèges en mouvement contraire. Exercices exécutés dans la solitude, car non destinés à être entendus. Bau était le seul qui aimait les écouter, car il était intrigué par leur aspect de performance gymnastique. Il entendait les sons s’amplifier, il entendait la vitesse croître comme au démarrage d’une locomotive, disait-il. »

 piano

- « C’était le travail quotidien. S’asseoir, sentir si le tabouret était à la bonne hauteur. Ce qui s’évalue au demi-millimètre près, sans aucun doute possible. Cependant au cours des années, elle en avait modifié la hauteur à plusieurs reprises. Une position élevée donne plus de puissance et de maîtrise et permet d’enfoncer les touches de toute la force des bras. Mais, si l’on est trop haut, le son est creux et forcé, on ne tombe plus naturellement, on pousse et on frappe. Le dos n’a aucune liberté de mouvement. Plus bas, donc. Avantage : les mains sont suspendues au clavier, le plus beau legato naît sans effort, car les doigts collent à l’ivoire. Si sa chaise est basse, le pianiste a une parfaite conscience de ses coudes. Mais ceux-ci finissent par lui piquer le ventre, l’obligeant à remonter son tabouret. La position du siège représente un compromis : le pianiste doit le régler assez bas pour sentir le poids de ses avant-bras et assez haut pour avoir une vue d’ensemble du champ d’action. »

arbres

- «  Emma et Dora marchent main dans la main le long du Singel. Sur l’autre rive, les branches de grands saules effleurent la surface de l’eau. Des canards s’y faufilent comme dans la fente d’un rideau de scène. »

 paysage, tourisme, autoroute

- « Le lendemain, il avait toute la France à traverser. Le long de l’autoroute, se dressaient des panneaux bruns montrant des croquis des curiosités locales. Mais Bau se rendait compte que plus rien ne l’intéressait. Qu’est-ce qui valait la peine d’être visité ? Les gens se promenaient au Népal, campaient au Grand Canyon, plongeaient à Tahiti. Ils devaient avoir vu tout cela. Lui aussi, il a traversé l’Afrique du Sud, sillonné l’Amérique et visité l’Indonésie. Merveilleux, impressionnant, intéressant. Mais quel paysage avait-il gardé en mémoire, de quels panoramas pouvait-il dire, aujourd’hui encore, qu’il était content de les avoir admirés ? »

 repos

- « Étrange qu’elle ne fit rien depuis si longtemps déjà et s’en trouvât bien. Elle, dont les journées avaient toujours été bien remplies : voyager, organiser son emploi du temps, faire ses valises, étudier. Le repos différé, cela existerait-il ? C’était comme si elle rattrapait toutes les vacances et tous les week-ends qu’elle avait manqués. Rester tout simplement sur une chaise, comme hier soir. Regarder les nuages et le soleil, film lent. »

 psychiatrie, fous, asile

- «  Un conflit d’approach-avoidance, déclara le psychologue. Effrayés par les faibles d’esprit, ils veulent s’enfuir, mais fascinés aussi, ils souhaitent les fréquenter. Il en résulte qu’ils se retrouvent au carrefour de l’angoisse et de la curiosité. C’est dans ce contexte qu’il faut sélectionner le personnel. Ils ne doivent pas se tenir trop éloignés des patients, mais non plus se précipiter sur ceux-ci en agressant leur système de défense. Sinon, ils n’ont aucun recul et ne peuvent réfléchir. »

piano, musique 

- «  Dora soupira. La clarté ne lui était pas d’une grande utilité. En musique, elle était terriblement surestimée. Avec une clarté limpide, le pianiste a planté le thème, lisait-on dans les critiques. Mais qu’est-ce que cela vous apportait si ce thème ne se détachait pas sur un fond sombre ? La clarté était peu coûteuse, facile et trompeuse. Elle masquait l’opacité mystérieuse qui enveloppait le cœur de toute musique. »

 

 

 

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