La mort est un commencement Le bal des sauvages

amour

" C'est une petite qu'est bien, rangée et sérieuse. On s'est tout juste mariés avant c'te bon Dieu d'guerre. Les parents vouaient pas. Pourtant j'gagnais bien ma vie.; mécanicien que j'étais : un bon métier. Seulement eux, ils voyaient plus haut pour elle. Heureusement, fit-il avec un petit rire, heureusement qu'elle elle voyait que moi !"

écriture, écrivain

" - Tu écris toujours, François ! - J'essaye d'y voir clair. - Dans quoi ? - Dans ma vie. - C'est difficile ! - Moins qu'on ne croit. ce qui est difficile, c'est d'écrire pour les autres. Je voulais être un écrivain...(on croit à des tas de choses quand on est jeune!) je n'ai pas réussi. A présent je n'écris plus que pour moi, ça n'est plus qu'une question de sincérité, d'honnêteté, alors ça devient tout simple."

militaire, civil

" Le convoi s'immobilisa...Sur le quai, aussitôt, ce fut le flot, la foule de tous ces hommes noirs, bousculés, cahotés, ahanant sous le poids des valises, piquée parfois d'une tache kaki (prisonnier libéré), car il y avait, de Compiègne, d'autres hommes qui regagnaient Paris, qui bientôt reprendraient l'uniforme de tous les jours, l'autre, celui sous lequel on meurt aussi."

mort

" Je dirai donc tout. J'y suis décidé. Ce sera facile maintenant. Je suis, grâce à cette réclusion, parvenu à cette honnêteté d'esprit qui, si elle était la règle naturelle des individus, supprimerait tout ce qui engendre le dégoût des autres et de soi-même, vous donne la force joyeuse de vivre et srtout d'aller vers la mort avec sérénité parce que l'on a compris, enfin, que la mort était un aboutissement logique - j'allais écrire " heureux" - qu'elle n'était pas une fin mais un commencement."

prison

" Nous n'avons eu droit qu'à une couverture. Bien avant minuit nous commençions à nous gratter. Nous avions fait cinq semaines de campagne sans ramasser de parasites, mais les prisons sont les prisons et doivent avoir leurs poux si elles veulent faire sérieux..."

silence, guerre

" C'est alors que nous l'avons reconnu, ce silence. C'était bien un silence de guerre, plein de cette sorte de roulement lointain, de sourde vibration, un silence animé par l'intérieur, non pas immobile, pesant, mais vibrant de la mort en marche."

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