Kôsaku
vieillesse
"Alors qu'il rêvassait ainsi, il vit soudain sa grand-mère passer le portail de l'école. Au début, pourtant, il ne comprit pas que c'était elle. En voyant approcher cette vieille si petite qu' on avait l'impression de pouvoir la tenir dans la main, et le dos si voûté qu'elle semblait raser le sol, il lui sembla, pardonnez-moi l'image, que le vent faisait rouler vers lui un chiffon en boule. Mais lorsque, peu après, il dut reconnaître que cette silhouette n'était autre que celle de sa grand-mère, il en fut fort troublé, et resta incapable de détacher son regard de cette très vieille femme, vraiment décrépite."
oiseau, fille, coeur
"A partir de là, Kôsaku cessa de tendre des pièges aux oiseaux. Il lui suffisait d'y penser pour entendre les pleurs d'Akiko. Il lui fallut encore plusieurs jours pour comprendre que les filles, à la différence des garçons, étaient très sensibles, et qu'elles avaient un petit cœur d'une fragilité inimaginable, aussi facile à blesser que le duvet d'un oiseau."
étude, manuel, travail
"Kôsaku aimait bien ce manuel qui portait les traces du travail d'un autre. Lorsqu'il imaginait un garçon en train de l'étudier, cela lui donnait envie de rivaliser avec cet enfant inconnu. Et il marqua à son tour le volume de traits rouges."
âge, enfance, mélancolie, tristesse
"Un groupe de musiciens qui faisait de la publicité pour le cinéma s'approcha. Il y avait trois instruments : un gros tambour, un petit tambour et une clarinette, et trois musiciens. Devant eux s'avançaient deux hommes âgés portant une grande banderole. Kôsaku s'arrêta pour les regarder passer. Cette parade n'avait rien de prestigieux. Il en émanait une certaine mélancolie...Cette journée où il quittait le pays de son enfance le rendait probablement sentimental, bien sûr, mais il avait sans doute aussi atteint l'âge où l'on est capable, tout simplement, d'apprécier la tristesse d'une mélodie."