Rage blanche
fleuve, heure, orages
" Chaque heure avait sa couleur, son poids sonore, jusqu'à son odeur. A onze heures, il commençait à entendre couler le Mékong : un froissement doux que crevait parfois l'aboi sourd et rageur de l'eau irritée sur une saillie de roche, et il s'endormait peu après, avec l'image du fleuve lisse, chromé de lune."
" Il pensait aux heures qu'il avait passées là-bas, dans cette chambre trop propre où rien ne lui appartenait. Des heures vides, dilatées, tellement extensibles parfois, qu'il ne servait plus à rien de les compter."
" Les orages ne changeaient jamais sur la Vallée. Il y a des milliers d'années, ils devaient être déjà semblables, mais il n'y avait personne pour les regarder, personne qui les avait souhaités pendant des semaines haletantes. Maintenant, il y avait des hommes, avec la charge de soucis qu'ils traînaient partout avec eux."
jeunesse
" Il aimait bien Janvier. Janvier faisait les choses comme on doit les faire à vingt ans. Avec lui, on retrouvait ses souvenirs."