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Les citations sérieuses du docteur Chabry
Les citations sérieuses du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les  citations sérieuses du docteur Chabry
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14 janvier 2020

La robe noire

 

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catastrophe, être humain, homme, malheur

"Les catastrophes surviennent rarement dans un ciel serein. L'être humain est souvent dans la reproduction du malheur."

vocation , moteur, avocat, humanité, vie

"Quel était donc mon moteur ? Durant plus de trente ans, j'ai croisé tous les cas possibles, tous les cas imaginables de justiciables Jamais je n'ai constaté l'absence d'humanité parmi ceux qui étaient pourtant soupçonnés d'actes plus atroces les uns que les autres...L'humanité, et si c'était en fait la simple et bonne raison pour laquelle je m'étais donnée sans compter ? Et si, laissant le "droit", l'analyse des textes, la discussion de la loi à tous les autres, je décidai d'expliquer cela, cette matière sans laquelle à mon sens un avocat ne peut remplir vraiment sa fonction, ne peut tout simplement pas être bon. L'humanité, tout simplement, la tolérance sans nier la vérité, la justice en un mot. Je me suis donc laissée convaincre, quitte à dérouter le lecteur qui considérerait que la loi, la justice, le métier d'avocat se trouvent dans les textes et non, comme je le crois, dans la vie."

" Pour revenir aux jeunes avocats. Qu'ils essaient d'intégrer dans leur humanité ceux qu'ils défendent, en n'oubliant jamais que les monstres n'existent pas. Qu'ils servent de rempart aux lynchages médiatiques organisés par des patrons de presse qui ont transformé les affaires judiciaires en produits juteux. Qu'ils se demandent pourquoi ils ont opté pour ce métier. Qu'ils demeurent fidèles aux raisons qui ont motivé leur choix. Et, surtout, qu'ils s'équipent de bonnes chaussures, car les avocats marchent beaucoup et souffrent souvent des pieds. Enfin qu'ils n'espèrent pas devenir milliardaires en exerçant leur profession."

" Ce matin d'octobre, je regarde ces hommes arpenter le hall du palais de justice, et je me dis : "Ce sont eux - je n'ai aucun mépris pour eux, mais, je dois bien l'avouer, parfois, ce n'est pas la fine fleur de la société - qui, durant toute ma vie d'avocat, m'ont fait apprécier ma valeur" Sentiment étrange. Le jour où je mourrai, il n' y aura pas un Prix Nobel, pas un grand artiste, pas un grand architecte, pas un grand musicien, pas un grand peintre, pas un grand chirurgien, pas un chercheur en matière de cancer qui aura eu  vent de mon existence, car ce n'est pas auprès d'eux que je suis allée chercher ma notoriété, mais chez ceux qui marchent toute leur vie dans les halls des palais de justice ou entre les murs des prisons..."

" Non seulement je ne défends pas des gens irréprochables, mais, de surcroît, j'ai toujours essayé de leur remettre les idées en place, du moins quand je me suis retrouvée face à un dérèglement manifeste. Je rappelle les grands interdits."

" La majeure partie du temps, j'improvise. Une plaidoierie, c'est tellement vivant ! Il n' y a pas de recette, pas de mode d'emploi."

livre, écriture

" Pourquoi, en vérité, n'ai-je jamais écrit de livre ? Parce que, entre le moment où l'on écrit, le moment où l'on sera publié et le moment où les autres vous liront, il n'est absolument pas certain que l'on pensera la même chose."

journaliste

"Aux journalistes, j'ai tenu à peu près ce langage : "Je n'ai rien à vous dire. Si vous êtes passionnés par un accident de circulation et un délit de fuite, et si vous voulez vraiment en savoir plus, venez assister au procès. Votre insistance je la trouve étrange et, pour votre profession, finalement assez triste."

" Non seulement je pense que ce qui relève de la justice doit se débattre et se trancher dans le cadre de la justice, en ses lieux, dans les bureaux des magistrats et dans les salles d'audience, mais, en plus, je pense qu'il n'y a rien de plus dangereux que de déplacer sur la place publique la confrontation judiciaire. Je sais aussi que le fait de ne pas répondre, de ne pas entrer dans ce jeu, me permettra le jour venu de plaider "la curée journalistique."

" "Comment allez-vous défendre votre client ? me demande un journaliste peu avant la première audience. - Le jour de l'audience, lui ai-je répondu, je vais acheter un ticket et je pense que je prendrai un bus. Je vais aller jusqu'au Palais de Justice et me rendre dans la salle d'audience. J'ai senti comme un blanc au bout de la ligne. -Vous m'avez bien compris, ai-je repris. Je vais prendre un bus et rejoindre la salle d'audience...et pardon, j'ai oublié quelque chose...-Quoi ?  - Je vais mettre ma robe."

" Quand je lis certains articles, je ne reconnais pas mon client. Le journaliste a tendance à aller vers la facilité, pour que ce qu'il raconte cadre avec le besoin idéologique du moment. C'est comme lorsqu'elle couvre les guerres : l'information doit être calibrée, consommable, pas question de présenter une pomme bio pleine de taches."

" Les journalistes ne sont pas toujours conscients de leur pouvoir ni de la noblesse de leur fonction. Etre journaliste, c'est comme être juge d'instruction : ces métiers ne souffrent pas la médiocrité. Le pire, c'est quand ils travaillent dans l'urgence. Une dépêche de l'AFP tombe et ils embrayent tous sur le même registre, avec les même mots. Cette unanimité a quelque chose d'effrayant. De plus, ce qui se vend le mieux est souvent ce qu'il y a de plus minable. C'est le fond de poubelle. "ça intéresse les gens", me répondent les journalistes comme pour se dégager de leurs responsabilités, de leurs choix éditoriaux, des axes qu'ils privilégient pour traiter tel ou tel sujet."

 

 

 

 

 

 

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