La traduction est une histoire d'amour
nuit
" Au chalet, ma nuit fut découpée en petits bouts. Un bout pour le sommeil, un pour les mauvais rêves, un pour l'inquiétude, un pour le chocolat chaud, un pour le reflet de la lune sur l'étang, un pour les regrets et la nostalgie, et encore un pour le sommeil. Au matin, dans le miroir des toilettes, j'avais l'air d'une naufragée."
détective
" La personne à laquelle je songeais était un policier à la retraite qui exerçait le métier de détective privé. Au cours de mon adolescence, j'avais fait deux fugues presque coup sur coup, étant convaincue que personne ne m'aimait. Ma mère avait chargé cet homme de se mettre à ma recherche et de me ramener à la maison....J'avais gardé un bon souvenir de lui. Il s'appelait Milhomme, un nom que je ne pouvais pas oublier : à cette époque, j'avais reproché à ma mère d'avoir lancé mille hommes à mes trousses."
roman, maison, refuge
" Le langage est la maison de l'être. Se fondant sur cet énoncé, Waterman échafaudait une théorie du roman que je n'étais pas sûr de bien saisir. Il voyait le roman comme une maison bâtie avec les matériaux du passé (les cendres mortes) et ceux du futur (le pollen fécond). Pour la construire, l'outil principal était évidemment le style........Waterman disait que pour lui, maison signifiait abri, refuge......Au mot refuge je trouvais la description suivante : " Petite construction en haute montagne, où les alpinistes peuvent passer la nuit." C'était à mon avis la meilleure définition du roman."