Tu tomberas avec la nuit
écriture
"Ateliers d'écriture.... Je n'ai jamais vraiment cru aux écritures collectives pour la bonne raison que je ne peux écrire que seul, dans un silence parfait, face à un mur blanc où la moindre tâche me gêne....L'écriture est un acte solitaire, monacal, une lente progression vers nos propres abîmes."
" Nous lisons à haute voix des textes que chaque détenu élabore dans le silence de sa cellule. Ces hommes sont pour la plupart des longues peines. Après cinq ans passés derrière des murs et des barreaux, tout homme se met à ressembler, à penser, comme un mur ou un barreau. Ceux qui s'arment un jour d'un stylo sont peut-être sauvés. Par les passages secrets que dessine l'encre, ils retrouvent les voies qui mènent vers les rumeurs du monde."
trompette, musique
" Quelques minutes plus tard je roulais en écoutant la trompette de Miles Davis, cette souplesse mélodique s'accorde si bien avec la petite route qui se promène sous les peupliers, le long de la Durance."
révolte, résistance
" Je me suis souvenu d'une phrase que nous disait souvent mon père afin qu'on ne se laisse pas faire à l'école et dans la rue : " Quand on te crache à la figure, il ne faut pas dire qu'il pleut.""
liberté
" il avait du mal à trouver (une liberté) sur les tapis verts, les pistes de danse fouettées de lumière et dans chaque virage où il jouait sa vie. Max était sorti de prison, il restait prisonnier de ses propres fantômes."
solitude
" Seul depuis la mort de sa mère, sans parloir, il avait tellement désiré recevoir une lettre de sa femme qu'un soir il s'était écrit : "Mon cher Yves..." et il avait signé "Mathilde"".
peur, odeur
" L'homme s'est écroulé près de moi et j'ai bondi tant la puanteur que dégageait ce corps était insupportable. Pourtant cet homme n'était pas vêtu comme un clochard ni mal rasé. Cette épouvantable odeur n'était pas celle de la crasse, c'était l'odeur de la peur......une sueur forte, épaisse, irrespirable."
truand
" J'avais assez fréquenté les prisons pour savoir au premier coup d'oeil que j'avais affaire à un truand. A sa manière décontractée d'étendre les jambes, cet homme était chez lui partout, dans les bars du port et les quartiers disciplinaires."